Le mythe du blocage.

Je ne compte plus le nombre de personnes qui sont venues me consulter dans mon cabinet d’hypnothérapeute à Toulouse et qui m’ont exposé leurs problèmes en me confiant la sensation d’avoir un blocage.

« Dans telle situation, je suis bloquée,…, je n’arrive pas à me contrôler,… »

« Chaque fois que cela se produit, je me sens comme bloqué,… »

Quelque soit la manière dont cela est exprimé, le mot blocage est toujours utilisé pour définir cette sensation curieuse que quelque chose nous empêche d’avancer à ou de faire ce que l’on veut.

Effectivement, quelque chose vous empêche : votre inconscient.

Est-ce un blocage ? Non, car votre inconscient n’est jamais bloqué.

C’est plutôt un paradoxe. Vous savez, comme deux forces parfaitement similaires en intensité qui s’opposent et donc, finissent par s’annuler pour donner lieu à une immobilisation.

Vu de de l’extérieur, si j’oppose deux forces parfaitement similaires, vous pouvez constater une situation qui semble stagner et ne pas vous rendre compte de l’intensité des forces en présence.

C’est exactement la même chose entre votre conscient et votre inconscient.

Une partie de vous veut aller dans une direction et l’inconscient a été programmé pour aller dans la direction inverse. Cette opposition vous donne la sensation de ne pas être libre.

La première chose à faire consiste à identifier clairement les forces en présence.

D’un côté, votre intention. C’est à dire ce que vous souhaitez. ce que vous voulez faire.

De l’autre, la perception et les associations inconscientes qui sont en rapport avec le contexte, l’environnement,…

Par exemple, une personne qui a vécu un épuisement professionnel (burn out). A la fin de son arrêt maladie, alors qu’elle se sent mieux, peut souhaiter reprendre son activité professionnelle. Cependant, chaque fois qu’elle se prépare à retourner au travail, elle se sent comme bloquée.

En analysant ses ressentis (souvenirs, sensations, perceptions, impressions,…), elle finit par admettre que chaque fois qu’elle s’imagine retourner au travail, elle a peur de vivre de nouveau la souffrance qu’elle a vécue.

Et comme vous le savez maintenant, l’inconscient nous protège. C’est la sécurité qui prime avant tout. Et si la peur de souffrir et l’intention de retourner au travail sont d’intensité quasi identique alors c’est l’immobilisme. Il suffit qu’une de ces forces augmente ou diminue et le mouvement revient.

Et souvent on demande à ces personnes de réfléchir pour agir. Ce qui implique l’analyse de tous les critères qui participent à cet immobilisme. En supposant que cette personne peut faire un choix conscient. Et c’est voué à l’échec.

Vous pouvez réfléchir une situation autant que vous voulez lorsque le nombre de facteurs ou de critères qui la compose est trop important, vous ne parviendrez pas prendre une décision logique et rationnelle;

Votre inconscient calcule beaucoup plus vite que vous ne le faites consciemment. Par exemple, lorsque vous conduisez et que vous pensez à autre chose. Vous regardez la signalisation, vous observez les intentions des autres conducteurs, vous vous préparez à anticiper le comportement des piétons, vous entendez les deux roues qui vont vous doubler, vous bougez les mains pour tenir le volant et passer les vitesses, vous entendez le régime moteur pour passer les vitesses au bon moment, vous appuyez sur les pédales avec la juste intensité, vous ajustez la trajectoire grâce au volant,….

Tout cela se fait de manière automatique. vous pouvez même le faire en étant simultanément attentif à une émission de radio. Pourtant ce n’est pas inné. Vous avez appris tout cela. Et c’est devenu automatique.

Votre inconscient apprend. Il stocke des informations; Il apprend que le feu peut vous brûler. Imaginez un instant que vous vous réveillez un matin et vous avez oublié que le feu brûle. Il faudrait recommencer l’expérience. Vous pouvez vous lever un matin et vous rendre compte que vous avez oublié quel était le jour du sacre de Napoléon. Mais vous n’avez pas oublié que le feu peut brûler votre corps.

Donc, on imprime inconsciemment ce qui nous a fait SOUFFRIR.

Cependant, il peut arriver, par exemple, qu’enfant, on se soit mis à faire du vélo, et qu’un jour on soit tombé et qu’on se soit fait très mal. Pourtant, on monte facilement sur un vélo, on se sent en sécurité et il nous faut même parfois un effort pour se souvenir des circonstances de la chute.

Comment se fait-il que nous nous souvenons de certaines souffrances comme si c’était hier et que nous en avons oublié d’autres ?

Comment se fait-il que certaines souffrances anciennes semblent jouer un rôle de blocage quand d’autres ont été complétement dépassées par notre intention ?

Alors pour expliquer simplement il y a deux éléments qui répondent à ces questions :

Le premier élément est l’intensité des forces en présence :

Si votre intention est très forte, cela peut suffire à faire infléchir le mouvement du coté de la réalisation.

Si l’intensité de la souffrance imprimée n’est pas très forte, une intention, même d’intensité moyenne suffit à la réalisation.

Le deuxième élément est la conclusion que vous avez retirée de l’événement :

Soit vous croyez que vous pouvez apprendre, progresser, changer ou évoluer et que la tentative suivant sera différente.

Soit vous croyez que quoi que vous fassiez, le résultat sera identique.

Vos croyances vont jouer un rôle fondamental dans ce processus. Vous pourrez lire mon article sur les croyances. https://www.hypnose-et-vous.com/savoir-ou-croire/

Je reprends mon exemple du feu : même en apprenant toutes les particularités physiques du feu, même en apprenant à vous déplacer très vite, même en apprenant à bien vivre la douleur, si vous êtes au milieu des flammes, vous allez cramer (en tous cas, c’est que je crois)

Par contre si vous êtes tombés à vélo enfant, et que vous avez appris à freiner en ligne droite (et pas quand on est penchés), que vous avez appris à être attentif à la surface sur laquelle vous roulez, que vous savez freiner des 2 freins simultanément, que vous savez vous mettre debout sur les pédales, vous serez bien plus en mesure de rester sur le vélo.

Pour résumer : le blocage, c’est quand votre inconscient croit que la situation est comme celle du feu. Que quoi que vous fassiez, quel que soit ce que vous apprenez le résultat sera identique.

Pour reprendre mon exemple de l’épuisement professionnel. Si cette personne imagine et projette que de toute façon, elle va souffrir, son inconscient l’empêche d’aller au travail. Vous êtes bien contents que votre inconscient vous empêche de vous bruler quand il vous permet de retirer votre main d’une surface chaude à la vitesse de l’éclair (réflexe appris, les enfants laissent la main plus longtemps).

Cette personne peut projeter cela parce que, par exemple, elle peut croire que sa collègue est malveillante et très intelligente et qu’elle finira toujours par la faire souffrir.

Mon travail dans cet exemple consiste à accompagner la personne à réaliser que quelque soit le niveau de malveillance ou d’intelligence de sa collègue, elle peut vivre et se comporter de telle sorte à ne plus souffrir.

Qu’elle peut tout simplement apprendre quelque chose qui va lui permettre de sentir confortable. Et toute personne peut apprendre cela;

Je prends souvent pour exemple les personnes qui font des sports dit extrêmes. C’est cette catégorie de sport où la chute ou l’erreur vous coûte la vie (l’alpinisme par exemple, pas le tennis).

Lorsque vous voyez un grimpeur (escalade) qui grimpe sans matériel d’assurage (sans corde). Il n’est pas fou. Et il est conscient du danger.

Comment fait-il ?

IL CROIT QU’IL EST CAPABLE DE MONTER FACILEMENT ET EN SECURITE.

Ces personnes ne sont pas suicidaires !

C’est juste qu’il sait qu’il peut le faire.

Pour cette personne, grimper, c’est devenu tellement naturel que c’est l’équivalent de marcher pour vous;

Quand vous marchez dans la rue, est-ce que vous avez peur de buter sur une marche et de vous fracasser le crâne ? Pourtant, c’est statistiquement possible;

Le grimpeur croit qu’il a autant de chances de tomber de la falaise que vous croyez que vous avez de chances de buter sur une marche et de vous fracasser le crâne.

C’est pour cela qu’il est détendu.

Mais l’escalade, c’est pas inné, ça s’apprend.

Plein de choses s’apprennent. S’estimer positivement s’apprend. C’est très utile pour ne plus se vexer quand on nous fait un reproche par exemple.

Relativiser s’apprend. C’est très utile pour développer de nouveaux points de vue.

Et une fois les outils nécessaires appris, la personne qui avait peur de retourner au travail se sent capable de faire ce qu’il faut pour le vivre DIFFEREMMENT, et dès qu’elle le projette positivement, le blocage disparait.

Et le miracle est accompli !!

Non, le miracle n’est pas accompli parce que les miracles, ça n’existe pas (c’est ce que je crois)

Le blocage ne disparait pas, tout simplement parce qu’il n’avait jamais existé.

C’était seulement l’inconscient qui voulait nous protéger. Parce qu’on lui avait dit que de toute façon, quoi que l’on fasse, on allait souffrir;

Vous vous êtes trompés. Et votre inconscient vous avait crû.

Car l’inconscient croit TOUT ce que vous lui dites.

Et si vous lui dites que c’est impossible, il vous croit;

C’est pour cette raison que la condition numéro une pour changer est :

Croire que c’est possible.